Description
Pierre Savigny de Belay (1890 – 1947) est un peintre français, célèbre pour ses peintures des côtes bretonnes, des rues parisiennes et des affaires judiciaires. Né en Bretagne, il s’installa en 1905 à Paris, au Bateau-Lavoir où se trouvaient les ateliers montmartrois de fameux artistes :
“Rarement provincial de mon âge fut, sans transition, transplanté dans un aussi singulier milieu. Je me rencontrais quotidiennement avec Picasso qui était en pleine époque bleue. Guillaume Apollinaire, cuirassé de velours et bagué de pierres maléfiques, posait les assises d’une nouvelle religion. C’était la pleine efflorescence du cubisme, mais cela n’eut aucune influence sur moi ; une loi fondamentale guidait mes recherches : l’étude de la nature. Un long travail peut seul amener tout créateur artistique à perfectionner ses moyens d’expression.”
En 1933, Alexandre Stavisky, célèbre escroc est arrêté pour fraude avec la complicité du député-maire de Bayonne et du directeur du Crédit Municipal de Bayonne qu’avait fondé Stavisky. L’enquête, menée par le la section financière du parquet de Paris, révéla que l’escroc avait été poursuivi pour fraude mais relaxé 19 fois. L’instruction permit de découvrir les nombreuses relations dont bénéficiait Stavisky : directeurs de journaux, parlementaires, ministres des colonies et de la justice… Un procureur général, beau-frère du Président du conseil, avait reporté indéfiniment son procès.. Un an après ces révélations, le “beau Sacha” est retrouvé agonisant dans un chalet de montagne, le Canard enchainé titra alors ironiquement : “Stavisky s’est suicidé d’une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c’est que d’avoir le bras long”. Un mois plus tard, c’est le cadavre du procureur menant l’enquête qui est retrouvé. Le gouvernement fut accusé des assassinats, déclenchant ainsi une crise politique majeure, qui aboutit à l’émeute du 6 février 1934, obligeant le gouvernement tout entier à se retirer.
Pierre de Belay, alors illustrateur pour la revue Arlequin, se rend aux audiences du procès Stavisky. Il en dessine de nombreux croquis où il illustre les plaidoiries, les accusés et les avocats. Suite à cette expérience, de Belay dessinera de nombreuses scènes de justice.
Il est aujourd’hui exposé dans nombre de musées français, à l’Ordre des avocats du Barreau de Paris, ainsi qu’à Genève, Bruxelles et San Francisco. Ces dernières années, ses oeuvres ont souvent dépassé les 6 000 $ lors de ventes aux enchères aux États-Unis. “Au Palais, la toile proposée, fut acquise par le cabinet des Curiosités Juridiques lors de la vente d’une collection privée réunissant quelques oeuvres du peintre en rapport avec la justice et notamment l’affaire Stavisky.